Description
Au milieu du XIIe siècle la Vierge prend place dans les églises, siégeant en Majesté, servant de trône à son fils Jésus. Elle est alors dite Sedes Sapientiae soit trône de Sagesse.
Elle n’est alors pas représentée pour elle-même, et n’a d’existence que parce qu’elle a été désignée comme Theotokos, mère de Dieu, au concile d’Ephèse en 431 où a été proclamée la nature divine du Christ dès sa naissance.
Le buste droit et parfaitement hiératique, cette Vierge à l’Enfant en Majesté est assise sur un banc-trône. Elle est vêtue d’une tunique à l’encolure arrondie et couverte d’un fin manteau posé sur ses épaules étroites. Le drapé souple et naturel suit les lignes du corps.
De grosses mèches de cheveux encadrent son visages aux traits fins et réguliers, au long nez droit, aux yeux en amande, aux lèvres menues.
Elle maintient de sa main gauche l’Enfant Jésus. Comme sa mère, il est vêtu d’une longue tunique dans les plis de laquelle on aperçoit ses petits pieds. Il tient une petite sphère dans sa main gauche, tandis que de la droite, il esquissait un geste de bénédiction. Le visage du Christ présente une grande ressemblance avec celui de sa mère. Il esquisse un sourire léger.
La position de l’Enfant n’est plus aussi hiératique, ni frontale et centrale qu’au début du XIIe siècle mais son visage reste dirigé vers les fidèles.
Le XIIIe siècle apparaît en effet comme une période de transition dans le domaine artistique. La statuaire garde en effet certaines caractéristiques appartenant encore aux habitudes du siècle passé tout en développant de nouvelles solutions formelles.
De ce fait, Marie conserve une position hiératique et frontale tandis que son fils se décentre pour se placer bien à gauche sur le genou. De même, si la Vierge semble parfaitement immobile, Jésus en revanche semble beaucoup plus animé notamment grâce à la position de ses mains. Sa main gauche tient l’orbe tandis que d’après la position du bras droit levé en direction des fidèles, on peut tout à fait penser qu’il esquissait un geste de bénédiction.
Cette influence des Sedes Sapientiae des siècles précédents semble encore particulièrement prégnant des cette œuvre.
Ces quelques caractéristiques permettent de dater cette Vierge espagnole au début du XIIIe siècle.