Description
Marie est représentée assise sur un banc trône dont on aperçoit les montants. Elle est vêtue d’une tunique couverte d’un manteau dont un pan revient sur son buste en tablier. Le drapé souple, épouse les formes du corps.
Son visage aux traits fins, au front haut, au nez droit et effilé est encadré par une chevelure ondoyante.
Dans sa main droite aux doigts longs et fins, elle tenait une fleur dont il reste encore la tige. Elle soutient l’Enfant Jésus sur son avant-bras gauche. Il est vêtu d’une longue tunique dans les plis de laquelle on aperçoit ses petits pieds. Il tient entre ses mains un oiseau.
Le visage du Christ montre une grande ressemblance avec celui de sa mère. Il esquisse un léger sourire.
Ce groupe de la Vierge et l’Enfant à l’oiseau conserve encore une posture droite et hiératique, le regard projeté loin devant. Néanmoins, l’Enfant se décentre nettement sur le côté gauche et esquisse un sourire emplit d’humanité. Ces quelques caractéristiques, le drapé souple, les yeux larges et le nez droit sont autant d’indices qui permettent de dater cette Vierge allemande à l’extrême fin du XIIIe siècle ou au tout début du siècle suivant.
La présence de l’oiseau comme attribut symbolique plaide également en faveur de cette datation. En effet, cet oiseau devient un attribut récurrent à partir du XIVe siècle et peut être interprété de diverses façons.
La colombe peut incarner la présence de l’Esprit Saint. En 325, à l’occasion du Premier Concile de Nicée, l’Esprit Saint est reconnu comme la troisième hypostase (personne) de la Trinité. Dans les représentations artistiques, le Saint Esprit prend alors généralement la forme d’une colombe représentant ainsi la conception divine de Jésus rappelant ainsi la véritable nature du Christ.
Toutefois, la Colombe fut aussi très tôt dans l’art paléochrétien le symbole de l’âme affranchie et sauvée par la mort.
Parfois identifié à un chardonneret, l’oiseau est alors le symbole du sacrifice à venir du Christ.
Il est donc difficile de dire si cette iconographie de l’oiseau fut adoptée par les imagiers pour rappeler la véritable nature de Jésus ou le sacrifice divin de la crucifixion.