Description
Constantin Andréou nait au Brésil où il passe les huit premières années de sa vie. Lui-même qualifie ces années de « rêve vivant et fantastique ». De là, dit-il, vient le côté magique qui imprègne ses œuvres.
En 1925, il découvre la Grèce, pays de ses parents. C’est là qu’il commence à dessiner et à sculpter. C’est véritablement en autodidacte qu’il se forme. Il se confronte à la sculpture antique et classique et commence à sculpter le marbre. En 1942, il expose au Salon Panhéllenique en Grèce.
Son départ à Paris, alors qu’il est âgé de 28 ans, l’enrichit grâce au « contact des artistes et de leur environnement culturel ». Il fréquente quelques mois l’École des Arts Décoratifs ainsi que l’École des Beaux-Arts. Il rencontre Le Corbusier avec qui il travaille épisodiquement. Cette collaboration permet à Andréou de mieux appréhender la relation entre architecture et sculpture ainsi que la fonction des couleurs dans l’espace. Deux réflexions qui auront une grande importance tout au long de sa carrière d’artiste.
Dans son atelier parisien, il expérimente et cherche à développer un nouveau langage artistique. Il développe ainsi une technique nouvelle, celle du laiton soudé qui restera la base de son expression plastique – les feuilles de laiton sont découpées puis martelées et formées à froid avant d’être soudées entre elles. Ensuite, elles sont limées afin d’éliminer toute texture granuleuse et d’en faire une surface parfaitement lisse sur laquelle la lumière glisse.
Si son œuvre s’éloigne alors de la figuration elle ne conserve pas moins le contact avec la réalité, donnant naissance à des sculptures dont le thème dominant est la forme humaine, en particulier la forme féminine, mais aussi les animaux et les oiseaux.
Au cours de sa vie, il créé beaucoup, se confrontant à toutes les techniques et à tous les médiums. Son œuvre est guidée par la sensibilité. Il revendique un art poétique.
Il participe à de très nombreuses expositions en France, Grèce, Brésil, États-Unis, Canada et Japon entre autres.
Il participe à six reprises au Salon d’Automne dont il est nommé Président pour la sculpture en 1982 ainsi qu’à la Biennale d’Anvers (1953) et à la Biennale de Venise (1966).
Momie Darling, 1997
Cette sculpture en laiton doré est tout à fait représentative de l’œuvre d’Andréou.
D’abord elle traduit l’intérêt qu’il porte, au travers de ses sculptures autant que ses œuvres picturales, à la figure féminine. Elle exalte la poésie, le lyrisme et la sensualité qui marquent tant l’œuvre de l’artiste.
En outre, on y retrouve l’intérêt du sculpteur pour les jeux de lumières faisant naître le mouvement, grâce à l’alternance des surfaces parfaitement lisses avec les creux et les fils de laiton étirés, faisant ainsi naître le mouvement.
Momie Darling semble enserrée dans un corset de fils étirés de laiton, de bandelettes, soulignant les attributs de sa féminité. Extrême stylisation des formes, Andréou superpose les sphères – sa tête, ses seins, son ventre, ses fesses – suggérant un corps à la féminité triomphante. Par sa structure verticale, pure et hiératique, elle devient un totem, une idole, une divinité.
Biographie :
– Andréou, Sculptures, bas-reliefs en couleurs, Bastas éditions, 1999
– Michèle DUBREUCQ, Andréou, 40 ans de sculpture, Chennevières-sur-Marne, Ed. Jauffray, 1975
– Jean-Louis FERRIER, Andréou, Genève, Éditions Pierre Cailler, 1959, 77 p.
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