Description
D’une composition rigoureuse et bien proportionné, ce cabinet rend compte de l’influence de l’architecture sur l’art du meuble de la seconde moitié du XVIe siècle.
Les deux corps de ce cabinet sont ainsi rythmés par la présence de trois pilastres cannelés sculptés sur les montants latéraux et les dormants. Il ouvre à quatre vantaux et deux tiroirs en ceinture. L’originalité de ce meuble tient dans la variété des motifs employés à son ornementation.
Sur les vantaux du corps inférieur se déploie autour de deux masques féminins un fantastique décor de vermiculures très habillement travaillées. Elles s’épanouissent symétriquement et s’entrelacent à de beaux choux bourguignons.
En ceinture, on retrouve deux tiroirs moulurés et sobrement décorés d’une frise de palmettes.
Les panneaux du corps supérieur sont quant à eux ornés de niches dont le culot est sculpté de tête d’angelots ailés, surmontées d’un entablement incrusté d’une tablette de marbre, de fleurs et d’un fronton triangulaire interrompu. Sous ces niches sont représentés deux personnages de grande qualité.
A gauche, une figure féminine, tient dans sa main gauche un calice. Il s’agit d’Aphrodite.
A droite, un homme tient dans sa main gauche un livre. Deux ailes se déploient dans son dos et il porte sur la tête le pétase. Ces différents attributs nous permettent d’identifier Hermes.
Sur l’entablement du meuble, deux cartouches, séparés par des consoles ornées de palmettes, sont sculptés de représentations féminines.
Ce beau cabinet de la Renaissance est un exemple de la virtuosité des ateliers lyonnais vers 1560-1580. Le décor graphique de vermiculure, issu des recherches des illustrateurs et des graveurs, allié à une structure parfaitement architecturée, grâce notamment à l’utilisation des pilastres cannelés, sont caractéristiques de cette région. Employant des procédés techniques et ornementaux originaux, à l’image de la vermiculure, décor lyonnais le plus original et le plus typique, ils donnèrent à leurs créations une véritable identité.
Le décor du corps du haut suggère en revanche une influence bellifontaine. Ces figures de divinités furent en effet très en faveur auprès des artistes de cette région qui prirent leur inspiration dans les décors des grands chantiers royaux tels qu’au chateau de Fontainebleau. Ces modèles se diffusèrent ensuite à travers la France et l’Europe par l’intermédiaire des gravures et recueils de modèles.