Description
Témoignage de l’union de deux familles, le coffre de mariage renferme les objets du trousseau : linges, livres, vaisselles, or et argent. Ils sont confiés à des artistes renommés dont il est bien difficile de retrouver la trace.
Orné de toute part ce coffre nuptial offre au regard dans une composition tripartite, trois panneaux peints séparés par des pilastres finement sculptés. Tandis que les panneaux latéraux présentent les portraits de profil des jeunes fiancés se faisant face, le panneau central est lui, consacré aux armoiries familiales.
Chacun des panneaux peints est flanqué en haut et en bas d’une double frise marquetée de certosina, c’est-à-dire à incrustations de filets de bois clairs et foncés sur noyer.
Les pilastres surmontés de chapiteaux corinthiens et ioniques sont également traités en marqueterie à la certosina.
L’abattant supérieur est cerné d’une large et belle moulure à frise d’écailles, et surmonté d’un plateau orné en son pourtour d’une frise de palmettes.
Une frise à oves sur le corps du coffre fait pendant à ces dernières.
Les deux côtés de cette cassone sont également agrémentés de deux autres portraits présentant un autre profil des jeunes époux.
Les visages peints de profil se dégagent d’un fond vert, s’inscrivant dans des médaillons d’où fleurissent de délicats et minces rinceaux feuillagés. La qualité de l’exécution, de la composition ainsi que de la polychromie rappellent bien évidemment les primitifs italiens du XVe siècle. La sérénité reflétée dans le portrait féminin répond à la force dégagée dans celui masculin. La coiffe de la jeune fille, ses cheveux blonds vénitiens attachés en queue et sertis d’un large bandeau, ainsi que la physionomie du visage : un nez bien dessiné, des traits délicats et de fines lèvres évoquent le nord de l’Italie.
Les armoiries
L’Armorio que l’on retrouve au centre de la cassone symbolise ici l’union des deux familles des jeunes époux.
En plus de la nébulée jaune et verte, les couleurs, les dessins et la composition de l’ensemble font penser qu’il s’agit bien d’une cassone provenant du Nord de l’Italie, dans la région entre Bologne et Milan. En revanche, les initiales tout à fait reconnaissables ne sont pas encore identifiées.
Les proportions, la beauté du noyer et la qualité des peintures situent ce coffre parmi les rares pièces exceptionnelles produites en Italie du Nord au XVe siècle et devait faire partie d’un riche ameublement provenant d’un palais italien.