Description
Nota : Un Christ similaire se trouve au Musée Frédéric Mares de Barcelone.
Examen au Carbone 14 calibré.
Certificat d’analyse du Laboratoire CIRAM
16, avenue Pey-Berland 33607 Pessac cedex
Examen de la polychromie par Juliette Lévy, Conservatrice des Sculptures du Louvre
Cet important Christ décrivant une belle ligne incurvée, est probablement un Christ qui faisait partie d’un groupe de déposition de croix.
En effet la ligne de son corps s’accommode mal avec la contrainte verticale d’un Christ en croix.
En Catalogne aussi bon nombre de ces groupes, en bois sculpté polychromé, d’époque romane, sont encore en place ou dans des musées. Ce thème regroupe en général les principaux personnages de la scène religieuse, le Christ mort, Joseph d’Arimathie, Nicodème, la Vierge Marie et Saint Jean l’Evangéliste. La tradition a du se maintenir jusqu’au milieu du XIVe siècle.
Le châtaignier, bois traditionnellement employé dans la région nord de l’Espagne, est bien celui qui a été utilisé pour la réalisation de ce Christ .
La tête inclinée sur l’épaule droite est empreinte d’une très grande douceur et le visage aux yeux clos est serein, plein d’humilité.
On observera un grand nombre de détails : les yeux sculptés, l’arête du nez droite, l’arrondie de la bouche, la fine moustache se mêlant à la barbe courte et bouclée.
La chevelure abondante décrit de profonds sillons réguliers couvrant d’une seule masse homogène la distance du sommet de la tête à l’épaule gauche.
Le haut du buste plat, laisse place au-dessous, à un double réseau de côtes concentriques très soulignées et saillantes, encadrant un triangle, pour la cage thoracique dont le traitement rappelle la chevelure.
Cette façon de décrire le corps humain répond à un canon hérité de l’art byzantin qui se se maintient parfois jusqu’au début du XIVe siècle.
La direction des tenons, sur lesquels étaient fixés les bras, ne donne aucune indication sur l’orientation de ces derniers. Cependant ils pouvaient être horizontaux, ce qui est le cas dans certaines » Descentes de Croix » catalanes
Amorçant une grande courbe le périzonium long, au plissé stylisé, placé sous la ceinture, est fixé par un dernier pan s’enroulant autour et retombant devant ; il s’arrête au-dessous des genoux. Son étoffe bleue, parsemée d’ornements dorés carrés transparait sous un léger repeint brun.
Les jambes fines et réalistes achèvent la courbe vers sa gauche et les pieds sont superposés ce qui permet d’avancer une datation après la fin du XIIIe siècle
Pour éviter des fissures du bois, l’arrière est évidé et masqué par un panneau polychromé, décoré de motifs feuillagés évoquant une polychromie médiévale.
Une force véritable et incontournable se dégage de cette représentation du Christ descendu de la croix.
D’après le catalogue des sculptures du musée Mares de Barcelone, le Christ présenté page 226, assez semblable au nôtre, serait originaire de Castille; en effet dans cette région des parallèles peuvent être établis entre les représentations du Christ et celles issues de Catalogne dont les visages typiques sont assez différents de celui du Christ présenté ici.
Bibliographie
Fons del Museu Frederic Mares, Catàleg d’Escultura i pintura medievals, Ajuntament de Barcelone, p. 226 N° 170
Rafael Bastardes, » Els Davallaments romanics a Catalunya »Arte studie »Arts Romania » 13