ETIENNE MARTIN – Orage

ETIENNE MARTIN (1913-1995)

Orage

 

Epreuve en bronze à patine dorée

Fonte d’édition Ed. Artcurial

Signé, justificatif de tirage n° 3/10A

 

Hauteur : 17 cm

 

 

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Description

Etienne Martin est un sculpteur français majeur du XXe siècle. Il fut élu à l’académie des Beaux-arts le 17 juin 1970, section Sculpture au Fauteuil V. Son travail est marqué par l’abstraction, l’expressionnisme et l’expérimentation. Ses matières de prédilection sont le bronze et le bois de différentes essences. Il utilise aussi le tissu. Il réalise un mélange des genres de la sculpture et de l’architecture, qui va de pair avec un goût pour le monumental, notamment dans la seconde moitié de sa vie artistique. Le cycle des XX Demeures interroge les concepts de temps et d’espace.

 

BIOGRAPHIE

Né le 4 février 1913 à Loriol dans la Drôme où il passe son enfance, il étudie au lycée à Valence. En 1929, Étienne-Martin, alors âgé de 16 ans, entre à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon et rencontre Jean Bertholle. En 1930, il fait la connaissance du galériste lyonnais Marcel Michaud. Il suit les cours des beaux-arts jusqu’en 1933. Cette année-là, il gagne le Prix de Paris, ce qui lui permet de se rendre dans la capitale. En 1934, à Paris, il travaille dans l’atelier de Charles Malfray à l’Académie Ranson où il se lie avec les peintres Roger Bissière, Jean Le Moal, Alfred Manessier, Zelman, Véra Pagava et le sculpteur François Stahly. Ces artistes font partie du groupe Témoignage, qu’il a fondé à Lyon avec Marcel Michaud à partir de 1936.

En 1938, Étienne-Martin épouse l’artiste céramiste Annie Talboutier (1914-1988), qu’il a rencontrée à l’Académie Ranson.

Il s’installe dans son atelier de la rue du Pot-de-Fer, dans le quartier de Mouffetard à Paris.

Plusieurs rencontres sont importantes, en particulier celle de Marcel Duchamp en 1936, On peut mentionner encore Léon Reymond, proche de Marcel Duchamp et d’André Breton, initiateur d’artistes tels que Louis Thomas et César Geoffray. Celui-ci l’incite à lire René Guénon et l’ouvre à l’ésotérisme et aux doctrines orientales et extrême-orientales, que l’auteur désigne comme « sciences sacrées ». En 1937, la formation d’Étienne-Martin n’est guère freinée par la contrainte du service militaire qu’il effectue à Strasbourg; il lit Breton, Guénon, et d’autres auteurs qu’il mentionne dans ses lettres à Michaud. C’est pour l’artiste le début d’une quête métaphysique, guidée par les textes traditionnels, la symbolique ancienne et le taoïsme, tout en marquant une rupture profonde avec la pensée occidentale.

Cette idéologie se manifeste dès 1939 dans l’œuvre Nuit, anciennement appelée Femme assise, créée en 1935. Le thème de la nuit, récurrent dans l’œuvre d’Étienne-Martin, peut être vu comme un mysticisme qui ouvre au rêve, à l’univers suprasensible des doctrines orientales et ésotériques, plus que comme la métaphore du temps de préparation à la guerre.

Durant la guerre, Étienne-Martin est mobilisé comme infirmier. Il est fait prisonnier en Allemagne pendant l’été 1940, il travaille huit mois dans une ferme, il est libéré en 1941. Il se réfugie en 1942 à Oppède avec Stahly et Zelman, dans la communauté animée par l’architecte Bernard Zehrfuss, ils reconstruction des villages abandonnés. En 1943-1944, il se trouve à Dieulefit (Drôme) où il se lie avec l’écrivain Henri-Pierre Roché. Il s’installe à Mortagne-au-Perche en Normandie, il sculpte une Pietà en bois de tilleul entre 1944 et 19456. De retour à Paris en 1947 il vit chez Roché qui lui fait rencontrer Brancusi, Dubuffet, Henri Michaux. Il fréquente la communauté de Georges Gurdjieff pendant une dizaine d’années..

En 1951, il fait la connaissance de James-Jacques Brown, peintre et sculpteur d’œuvres monumentales, ils vont devenir des amis proches, Etienne Martin va promouvoir l’œuvre de Brown, aidant à le faire connaître.

En 1952, Étienne-Martin conçoit un projet d’église pour le quartier de Bron-Parilly près de Lyon. Jamais réalisée, cette commande qu’il doit à Marcel Michaud, est connue par quelques croquis (Lyon, musée des beaux-arts, Fonds Marcel Michaud) et trois maquettes (collection particulière). Conçu en pleine querelle de l’art sacré, le projet est contemporain de la construction de la Chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp par Le Corbusier. Étienne-Martin commence en 1954 la série des Demeures qui l’ont rendu célèbre. Ces œuvres à la croisée de la sculpture et de l’architecture font référence à sa maison d’enfance dont il tente de reproduire l’originalité et l’atypisme.

Il reçoit en 1966 le Grand Prix international de sculpture à la 33e Biennale de Venise.

Il exerce, de 1968 à 1983 à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, comme professeur pour la sculpture monumentale. Il est élu en 1971 à l’Académie des beaux-arts.

EXPOSITIONS

En 1972, une exposition Étienne-Martin est présentée au Musée Rodin. En 1984, une exposition de l’ensemble de ses Demeures est présentée au Centre Pompidou à Paris. Une exposition lui est consacrée en 1996 à la Fondation de Coubertin (Saint-Rémy-lès-Chevreuse, Yvelines). Une autre lui rend hommage en 1997 au Musée des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand (actuel Musée d’art Roger-Quilliot). En 2010 (juin à septembre), une exposition est présentée au Centre Pompidou, hommage rendu à l’artiste à travers la présentation d’un ensemble de quinze sculptures, des dessins, des carnets personnels et des photographies de son atelier. Elle est ensuite montrée à Vannes au musée de la Cohue (juin 2011 – septembre 2011) dans le cadre du programme « Centre Georges Pompidou hors-les-murs ». D’octobre 2011 à janvier 2012, la première rétrospective de l’artiste est présentée lors d’une exposition au musée des Beaux-Arts de Lyon

Il meurt le 21 mars 1995 à Paris, il est inhumé dans la 13e division du cimetière du Père-Lachaise (13e division), quelques jours avant l’inauguration de sa dernière œuvre, une commande de l’État et de la Ville de Paris, destinée au parvis de la Bibliothèque nationale.

 

COLLECTIONS PUBLIQUES

En Belgique

Anvers, Musée de Sculpture en plein air de Middelheim : Demeure

Musées royaux des beaux-arts de Belgique

 

Au Canada

Musée national des beaux-arts du Québec : Demeure III, 1960

 

Aux États-Unis

Art Institute of Chicago

New York, musée Solomon R. Guggenheim

 

En France

 

Amiens, près de l’église Saint-Leu : Demeure 4, 1961

 

Cassis

La Durance à Sisteron, huile sur toile, 56 × 80 cm

 

Clermont-Ferrand, place du 1er Mai : Demeure XX – Terrasses de la Terre et de l’Air, 1989, dépôt du Centre national des arts plastiques

Musée des beaux-arts de Dijon : Tête aux mains, 1950-1951, bronze

 

Musée de Grenoble :

La Nuit ouvrante, 1948, bronze

Le Collier de la nuit

Les Eaux souterraines du désir, 1985, matériaux divers

 

Musée des Beaux-Arts de Lyon :

Le Cerbère, 1977, châtaignier, achat du musée en 1985.

Femme debout, bronze, achat du musée et Femme debout, plâtre, don au musée en 1994.

Pietà, 1945, tilleul, acquis en 2008.

Le Secrétaire (donation 2018 [archive]) et Nuit II, La Nuit Nina et Les Gémeaux acquisition 2018

 

Marseillle, Académie des Sciences, Arts et Lettres:

Panorama des Ports marchands entre le phare Sainte-Marie et la tour Saint-Jean, avant 1905, huile sur toile, 50 × 61 cm

 

Noyal-sur-Vilaine, L’Athanor, musée et parc d’Étienne-Martin, domaine du Bois Orcan :

Demeure XVI, 1980

La Corne, 1989

Les Fantômes, 1984

L’Echelle, 1991

Demeure IV, 1961

Demeure III, 1960

La Nuit Nina, 1951

La Nuit Ouvrante, 1948

La Tête aux mains, 1951-1989

Demeure I, 1954-1958

Demeure II, 1958-1959

Demeure Miroir, 1977

La Ribambelle, 1969

L’Un, l’Autre, 1985

Les Fantômes, 1984

Le Reliquaire, 1978

La Faille, 1990

Chorus, 1986

La Ruine, 1983

Le Fil du Temps, 1978

Fleur de Terre, 1981

La Tour, 1975

La Demeure IX – Opéra, 1964-1966

Fleur Machine, 1983

La XXI Lame de Tarot, 1969

Rencontre, 1984

L’Univers Maternel, 1981-83

Le Couple, 1983

La Tour des Noces, 1985

La Mariée, 1985

 

Paris, 22 œuvres au Musée d’Art moderne de la ville de Paris, salle 11, Donation Étienne-Martin:, dont :

Le Nœud (1938)

La Nuit Nina (1951)

Tête d’Alma (1954)

Les Demeures, reconstitution mentale de sa maison d’enfance, dont on suit l’élaboration avec :

Demeure II (1958-1959)

Petite Demeure X (1965)

Le Fil du temps (1978)

Celle qui veille (1980)

Jeux et Racines, où l’arbre dicte la forme :

Le Petit canard (1951-1953)

Le Bec (1964)

Le Rhinocéros et L’Amandier (1969)

Matériaux de récupération et polychromie :

Le Clin d’œil (1970)

Main rouge (1986)

Grands bois de la fin de sa vie :

La Corne (1989)

L’échelle (1991)

 

Paris, 44 œuvres au musée national d’Art moderne:, dont :

Nuit ouvrante, bois, 1945-1955

Grand couple, bois, 1946

L’idole des ramoneurs, métaux oxydés et bois, 1946

La Julie, bois peint, 1951

Le Manteau, tissus, cordes, passementeries, cuir, toile de bâche et métal, 1962

Abécédaire, bois et fer, 1967 (déposé au musée des Beaux-Arts de Nancy depuis 1998)

Mur miroir, bois peint et caoutchouc, 1979

Double trèfle, bois, 1985

Ecce homo, bois et chaînes d’acier, 1993

 

Paris, jardin des Tuileries : Personnage III, 1967

Paris, parc de Bercy : Demeure X, 1968

Paris, quai Saint-Bernard, musée de la Sculpture en plein air : Demeure I (1954-58)

 

Saint-Rémy-lès-Chevreuse, Fondation de Coubertin : Trois Personnages, 1967

 

Rennes, Frac Bretagne : Abécédaire et autres lieux, 1967

 

Aux Pays-Bas

Amsterdam, Stedelijk Museum

 

En Suisse

Martigny, Fondation Pierre Gianadda, parc de sculptures : Grand Couple, 1947, bronze

 

BIBLIOGRAPHIE

Catalogues

Groupe Témoignage, 1936-1943, Musée des Beaux-Arts, Lyon, 1976.

Les Demeures, Centre Pompidou, 1984 (98 p.) 

Marcel Michaud, Lyon, 1933-1958, Stylclair, Groupe Témoignage, Galerie Folklore, texte de Bernard Gavoty, Espace Lyonnais d’Art Contemporain, Lyon, 1989 (76 p.) 

Étienne-Martin, la donation L’Oréal, musée d’art moderne de la Ville de Paris, exposition permanente. Auteurs : Gérard Audinet, Sabrina Dubbeld, Claire Maingon, Paul-Louis Rinuy, 2008.

Montparnasse années 30 – Bissière, Le Moal, Manessier, Étienne-Martin, Stahly… Éclosions à l’Académie Ranson, Rambouillet, Palais du roi de Rome, Éditions Snoeck, 2010. Auteurs : Alexandra Charvier, Sabrina Dubbeld, Lydia Harambourg, Claire Maingon, Scarlett Reliquet

Étienne-Martin, la collection du musée national d’art moderne, Paris, centre Georges Pompidou, 23 juin 2010 – 13 septembre 2010. Auteurs (par ordre alphabétique) : Jean-Paul Ameline, Sabrina Dubbeld, Fabien Faure, Doïna Lemny.

L’Atelier d’Étienne-Martin, 22 octobre 2011 – 23 janvier 2012, sous la direction de Sylvie Ramond et de Pierre Wat, Lyon, musée des Beaux-Arts, Paris, Éd. Hazan, 2011, 304 p. Auteurs (par ordre alphabétique) : Jacques Beauffet, Sabrina Dubbeld 

Le Poids du monde. Marcel Michaud (1898-1958), sous la direction de Laurence Berthon, Sylvie Ramond et de Jean-Christophe Stuccilli (dir.), Lyon, musée des Beaux-Arts, 22 octobre 2011-23 janvier 2012, Lyon, Éd. Fages, 2011, 320 p.

Articles 

François-René Martin, « Chasuble, maison, armure, pelure, peau ? Sur les usages et les significations du Manteau d’Étienne Martin architecte », Sculptures, no 1, septembre 2014, p. 19-25 

Jean-Christophe Stuccilli, « Étienne Martin architecte. À propos du projet de l’église de la Trinité de Bron-Parilly », Sculptures, no 1, septembre 2014, p. 57-65 

Etienne-Martin dans l’Encyclopédie Universalis,

Ouvrages généraux 

Ionel Jianou, Gérard Xuriguera, Aube Lardera, La Sculpture moderne en France, Paris, Arted Éditions d’Art, 1982.

Alain Vollerin, Le groupe témoignage de Lyon, 1936-1940, Lyon, Editions Mémoire des Arts, coll. « Groupes et mouvements », 2001, 116 p.

 

FILMOGRAPHIE

Étienne-Martin, entretien avec René Deroudille, Mémoire des Arts, Lyon, 1988 (45 minutes).

Étienne-Martin, entretien avec Michel Ragon, Mémoire des Arts, Lyon, 1994 (40,30 minutes).