Description
À la Renaissance, les coffres figurent parmi les plus belles pièces de mobilier, installés à demeure dans les chambres et salles d’apparat. Aux scènes peintes et dorées qui habillaient les palais italiens jusqu’alors, on préfère, dès la fin du XVème siècle, le bois naturel, avec une prédilection pour le noyer. Cette essence couteuse était généralement destinée aux meubles de prestige.
Cette cassone remarquable par sa sobriété repose à l’avant sur deux pieds à griffes de lions et une base moulurée de godrons, réalisés en faible relief.
Sa façade est divisée par une alternance de cadres aux moulures simples et délicates, trois carrés et deux rectangles. Le relief important de ces moulures anime la surface du bois. Ce type de moulure est encore très rare à la fin du XVème siècle mais sera particulièrement utilisé après la première décennie du XVIème siècle.
L’abattant épais est bordé d’une frise de canaux et surmonté d’un plateau surélevé et mouluré.
Témoignage de l’union de deux familles, le coffre de mariage renferme le plus souvent les objets du trousseau : linges, livres, vaisselles, or et argent.
La forme en sarcophage de cette cassone est bien caractéristique de la fin du XVème-début XVIème siècle, période où elle rencontre un franc succès.
Une cassone similaire est présentée au musée Pushkin de Moscou, Inv. n° 168.
Une autre est exposée au Castello di Vincigliata, non loin de Florence (reproduit dans William M. Odom, A History of Italian furniture from the fourteenth to the early nineteenth centuries, The Country Life Press, Garden City, New York, 1918, p. 129, fig. 114).
BIBLIOGRAPHIE
Liubov Faenson, Cassone italiani delle Collezioni d’arte dei Musei Sovietici, Perugia, 1983, n° 81 et 82
William Macdougal Odom, A History of Italian furniture from the fourteenth to the early nineteenth centuries, The Country Life Press, Garden City, New York, 1918 (p. 129, fig. 114)