Description
La table française se métamorphose pendant la Renaissance. Inspirée de l’Italie dans sa forme et ses décors, elle naît dans le creuset de l’École de Fontainebleau, où se forment des architectes et ornemanistes, tels Jacques Androuet du Cerceau et Hugues Sambin. A la fois table d’apparat et « morceau de sculpture », elle marque « un des sommets du meuble en France. » Jacque Thirion.
Élégante et typiquement lyonnaise, cette table exceptionnelle se compose d’un bâti formé de deux pieds à patin en enroulements reliés par une entretoise à caisson. Son plateau se déploie grâce à son mécanisme nouveau d’allonges, invention française ou flamande.
Les références stylistiquement architecturales, évoquent largement les façades de châteaux ou de palais.
La ceinture galbée est ornée d’une frise de billettes et de palmettes renversées. Elle repose sur sept pieds. Aux angles, quatre pieds sculptés en colonne cannelée, sont coiffés d’un chapiteau ionique agrémenté d’un fleuron médian.
Sous la ceinture aux extrémités, un tablier à deux arcades plein cintre, moulurées d’œillets et surmontées de briquettes bien dessinées, sont séparées par un cul-de-lampe en forme de toupie sculptée, et rejoignent les pieds sur des consoles à enroulement.
Une entretoise en H supporte les trois autres pieds, traités en éventails à motifs de coquilles et enroulements.
Les proportions parfaites, le choix des motifs, la disposition harmonieuse ainsi que l’élégance du traitement en font une pièce de qualité et appellent la comparaison avec d’autres modèles de meuble typiquement lyonnais et d’inspiration ultramontaine.
Cette table à l’extraordinaire finesse d’exécution, est dans un état de conservation remarquable ; en effet peu de tables de cette époque ont gardé entièrement leur intégrité. On rencontre ces tables à allonges dans les inventaires, à partir de 1560.