Description
Biographie :
Jan Křížek est sans doute le plus original des artistes s’étant fixés en France au cours du siècle dernier.
Après une formation artistique à Prague, il arrive en France en 1947, où il résidera jusqu’à sa mort en 1985 et c’est là qu’il réalisera l’essentiel de son œuvre. En faisant dialoguer certaines influences de son pays d’origine avec des expressions plus archaïques ou primitives, ou bien en les mêlant à des courants plus novateurs de la scène artistique parisienne de l’après-guerre, il parvint à une expression originale et personnelle saluée par des artistes, poètes ou théoriciens comme Pablo Picasso, André Breton, Jean Dubuffet, Michel Tapié, Charles Estienne, Edouard Taguer, Jean Degottex et René Duvillier.
Entre 1947 et 1962, il exposa dans des lieux importants ou devenus célèbres depuis, tels Le Foyer de l’Ar Brut, la Galerie Kleber, la Galerie Craven, la Galerie A l’étoile scellé ; et côtoya des routes et mouvements actifs, comme le groupe des tachistes rassemblés par Estienne, les surréalistes réunis autour de Breton ou le mouvement Phases, animé par Taguer, tout en demeurant un créateur atypique et solitaire.
En effet, l’œuvre de Křížek ne se prête guère aux classifications habituelles. L’archaïsme, le primitivisme, l’art brut, le tachisme peinture gestuelle, l’art informel, l’art informel sont autant d’aspects qui peuvent lui être associés, sans qu’aucun de ces termes ne parvienne à en recouvrir la nature.
On peut pourtant dire que durant des années, il ne travailla qu’à une seule œuvre ; dessinant, gravant, modelant, sculptant sans cesse les nombreuses variations de la figure humaine. En quête d’une expression vitaliste, intemporelle mais résolument actuelle, à un moment où la dignité humaine avait été profondément bafouée par les massacres et le génocide de la Seconde Guerre Mondiale, il revenait sans cesse à « l’homme », s’interrogeant sur ses origines, sur le sens de sa créativité ; affirmant, face au danger d’un monde abstrait, froid et désincarné : « Chez moi, l’homme ne dois jamais disparaître. »
Tout au long de son œuvre, il se consacre ainsi à la résolution d’un seul problème, dont la résolution d’un seul et même problème, dont la nature était personnelle et d’ordre plus « spirituel » qu’artistique et auquel il cherchait des réponses dans les profondeurs de l’inconscient. Ce qui lui importait était le processus continu de la recherche.
Après avoir acquis une solide renommée sur la scène parisienne il se retire en Corrèze, et disparut presque complètement de la vie artistique. Il faut attendre 1995 pour que des expositions nationales et internationales s’enchainent simultanément en commençant par Le musée de la Cohue à Vannes et à la Galerie du Théâtre National de Bretagne à Rennes, en collaboration avec le FRAC Bretagne.
Křížek était un créateur original et un penseur atypique. Nombreux sont ceux qui furent marqué par l’authenticité de sa quête et par son exigence de vérité.
Il lui fallait d’abord explorer les choses par lui-même, et il ne reprenait jamais aveuglément les modèles forgés par d’autres qui lui paraissaient attirants. On peut ainsi retrouver dans son œuvre des traces de son admiration pour les arts archaïques et extra-européen, pour la stylisation du premier art roman, pour l’expressivité baroque ou le mouvement chez Rodin ; le tout rendu par un geste spontané et rapide à la limite d’une expression intuitive, gestuelle et automatique. En réalité, son processus créatif est mûrement réfléchi et il savait où il allait. C’est pour cela que lorsqu’il eut l’impression d’avoir atteint son but, il mit un point final à sa création plastique.
Anna Pravdová
Expositions personnelles :
Sculptures de Křížek, Foyer de l’Art Brut, Galerie René Drouin, Paris, 13 février – mars 1948.
Křížek A l’Etoile scellée, Paris, 16 mars – 6 avril 1956.
Křížek, sculptures et peintures, Galerie Craven, Pris, 30 mai – 19 juin 1958.
Křížek, peinture, sculpture, Galerie Craven, 1er – 20 mai 1959.
Jan Křížek, galerie du TNB, Rennes 25 mars – 14 mai 1995.
Jan Křížek, Musée de la Cohue, Vannes, 25 mars – 29 mai 1995.
Křížek, Musée du Cloître de Tulle, 5 juillet – 5 septembre 1996.
Jan Křížek, obrazy, sochy, keramika, Galerie moderníro uměni v Roudnici nad Labemm Institut français de Pragues, 1er juillet – 12 septembre1999.
Jan Křížek, Oblastní galerie v Liberci, 7 octobre 28 novembre 1000.
Jan Křížek, Galerie Zdeněsk Skelnářm Litomyšlm 11 décembre 1999 – 10 janvier 2000.
Jan Křížek, Muzeum a galerie Litomyšlm, 14 janvier – 27 février 2000.
Jan Křížek Severočeska, Galerie Výtvarného uměni v Litoměricích, 10 mai – 17 juin 2001.
Jan Křížek, Galerie Benedikta Rejta v Lounech, 28 septembre – 16 janvier 2005.
Jan Křížek : solitér na cestě za pravdou, Národní galerie v Praze, 23 février – 6 juin 2010.
Jan Křížek / Síla znaku, Galerie moderního uměni v Roudnici nad Labem , 27avril – 10 juin 2012.
Jan Křížek (1919 – 1985) a unělecká Paříž 50. let, Národní gqlerie v Praze, 31 mai – 29 septembre 2013.
Expositions collectives :
Art Brut, Foyer de l’art brut, Galerie René Drouin, Paris, novembre 1947.
Céramiques, sculptures et dessins de V.Ivanoff, Jean Křížek, Jacqueline Manou, Maria, Librairie André Pouget, Paris 3 – 28 moi 1949.
Instinct, Librairie, André Pouget, Paris, 25 juin – 20 juillet 1949.
Céramique, Galerie Martin Gruzon, Cannes, 13 septembre – octobre 1949.
Salon d’Octobre : peinture, sculpture, gravure, Galerie Craven, Paris, 1er – 29 octobre 1953.
Quelques feux dans le brouillard, A l’Etoile scellée, Paris, 21 janvier – février 1955.
Pérennité de l’art gaulois, Musée pédagogique, Paris 18 février – 2 avril 1955.
Alice in Wonderland, Librairie – Galerie Kleber, Paris 1er – 22 mars 1955
Encres et aquarelles ( Degottex, Duvillier, Křížek, Marcelle Loubchansky), Librairie – Galerie Kleber, paris, 16 juin – 30 septembre 1955.
Sculptures, Galerie Claude Bernard, Paris , 6 février – février 1958
Collages, Aquarelles Gouaches, Galerie Craven, Paris, juin – septembre 1958.
Dubuis, Franquinet, Kolos-Vary, Křížek, Manera, Selim, Galleria d’arte La Bussola, Torino, 14 – 23 février 1959.
Sei giovani pittori della scuola di Parigi, La Medusa studio d’arte contemporanea, Roma, 14 mars – mars 1959.
I sei della galleria Craven ( Dubuis, Franquinet, Kolos-Vary, Křížek, Manera, Selim), Galleria des Libraio, Bologna, 12 -22 avrei 1959.
Dubuis, Franquinet, Kolos-Vary, Křížek, Manera, Selim, Galleria d’Arte La Navicella, Viareggio, 17 – 31 mai 1959.
Figures Variations, Paris Gallery, London, 13 novembre – 9 décembre 1959
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Bibliographie :
Catalogue raisonné de l’artiste, « Chez moi l’homme ne doit jamais disparaître » par Anna Pravdová, Galerie nationale de Prague, FRAC Limousin, France, 2015.
Fonds d’archives
Fond de documentation Jan Křížek, Galerie Benedikt Rejt, Louny.
Fonds Charles Estienne, Musée Nation d’Art Moderne, Centre Georges Pompidou, Bibliothèque Kandinsky, Paris
Fonds André Breton, Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris.
Archives privées en République tchèque et en France.
Mémoires et travaux universitaires
Jacqueline Felmzan, L’histoire de la Galerie René Drouin de 1939 à 1947, Université Panthéon – Sorbonne Paris I, 1981.
Lorraine Mailho, Charles Estiennes, critique d’art, 1945 – 1960, Université Panthéon – Sorbonne Paris I, 1983.
Catalogues d’expositions personnelles
Sculptures de Křížek, Galerie René Drouin, Paris, 1948 (Michel Tapié).
Křížek, A l’Etoile scellée, Paris, 1956 (Charles Estienne).
Křížek Sculptures et peintures, Galerie Craven, Paris, 1958.
Křížek Peinture Sculpture, Galerie Craven, Paris, 1959.
Jan Křížek, FRAC Bretagne, Musée de la Cohue, Vannes, 1995 (Catherine Elkar, Marie – Françoise Le Saux, Jean Markale).
Jan Křížek, Galerie moderníro uměni v Roudnici nad Labem, Roudnice nad Labem 1999 ( Miroslava Hlaváčkova).
Jan Křížek, Galerie Zdeněk Sklenár, Praha 1999 ( Jaromíř Zemina).
Jan Křížek : solitér na cestě za pravdou, Národní galerie v Prazem, Praha 2010 (Anna Pravdová).
Jan Křížek / Síla znaku, Galerie moderního uměni v Roudnici nad Labem 2012 (Magdalena Deverová).