Description
Au XVème siècle, des ateliers belges et allemands, principalement de Nuremberg, relancent la dinanderie par la conception d’un type de plat singulier : le plat d’offrandes à décor repoussé. D’une grandeur variant de 35 à 60 cm, ils sont principalement en laiton et plus rarement en cuivre.
Ils étaient originellement utilisé pour recevoir les offrandes des fidèles lors de cérémonies religieuses chrétiennes.
Généralement, ces plats d’offrandes se composent d’une partie centrale, appelée ombilic, richement ornée par estampage. L’ombilic, en fort relief, est souvent orné de godrons formant une rosace qui s’épanouit en plusieurs pétales. Le bassin du plat et cerclé d’une frise de rinceaux ou de lettres gothiques. Les rebords de l’aile du plat sont également ciselés d’une succession de motifs, souvent floraux. Enfin, pour des raisons de solidité, le bord du plat est replié sur une fine couche de fer.
Ce plat, aussi étonnant qu’extraordinaire, de forme circulaire, est composé d’un ombilic en repoussé cerclé de douze godrons à pointe formant une rosace tournoyante qui se termine par un motif dentelé. Les intervalles extérieurs sont comblés par des ensembles feuillagés.
Le centre de l’ombilic est défini par un médaillon en argent sur lequel est ciselé un blason à champ alterné en damier où persiste des restes d’incrustation d’émail rouges (dit de gueule) sur fond bleu. L’écusson est surmonté d’un monogramme trois lettres gothiques « Y H S », qui est une abréviation et une translittération du nom de « Jésus » en grec (IHS). Ce monogramme trilitère, largement diffusé, est l’un des plus anciens symboles chrétiens qui ornait les lieux religieux. A partir du XVème siècle, le monogramme est repris par de grandes familles dans leurs armoiries afin d’exprimer leur dévotion pour le Christ. De part et d’autre de l’écusson, nous retrouvons deux fleurs en pentagramme, à cinq pétales. Une inscription en lettres capitales compose les bords du médaillon : « FRANC° DISFILIPPO. CHVRRADI. GHOFAL. 1508 E 1511 ✠ »
Le bassin du plat est vierge de toute inscription ou de tout motif. Sur l’aile du plat nous retrouvons une série en suite de motifs fleurdelisés et rubanés estampés au poinçon ou au ciselet. Enfin, l’aile est à bord roulé en cordon. La pièce en laiton repose sur un raidisseur en fer.