Description
Ce précieux cabinet coiffé d’un fronton est d’une rare préciosité. En bois noirci orné de filets dorés et marqueté de nacres à décor de bouquets de fleurs, ainsi que de pierres dures, il est un excellent exemple de la production vénitienne du XVIème siècle. Ici le décor prime sur la fonctionnalité de l’objet qui fait office de cabinet des merveilles.
Les premiers cabinets vénitiens sont de petite taille. En Italie, avec la technique du commesso, les artisans très spécialisés choisissent, taillent, sculptent et assemblent les marbres, pierres dures et morceaux de nacre qui habillent ces « armoires des merveilles » aux nombreux tiroirs secrets.
Ce modèle en rend bien compte : le décor joue sur des assemblages de couleurs, de matières, de veinages, de transparence et de luminosité.
Il s’organise selon l’ordonnance architecturale d’une entrée de Palais, chaque compartiment délimité par des cadres et des moulures. Les écoinçons et médaillons en nacre sont peints de manière si fine et variée qu’ils s’amusent à donner l’illusion, vu de loin, de marbres veinés.
Tout en reliefs, les surfaces lisses assagissent le volume plus mouvementé des colonnes peintes. Dans cette association somptueuse et délicate, se cache en trompe l’œil tout un monde de tiroirs et de compartiments dissimulés.
L’organisation des différents éléments s’identifie tout à fait à celle rencontrée sur les Palais vénitiens du début du XVIème siècle. Il est vrai qu’un certain air exotique de la décoration semble rappeler l’atmosphère cosmopolite et un peu levantine de la Sérénissime, mais l’inspiration est profondément classique, en témoignage du lien ininterrompu d’une grande tradition.
Le Palais du Quirinal à Rome conserve un Cabinet issu d’un atelier vénitien de la seconde moitié du XVIème siècle qui adopte le même décor peint et de cartouches circulaires que ceux de notre coffret.
