Description
La chaise à bras trapézoïdale est une création typiquement française de la deuxième moitié du seizième siècle. Si le XIXe siècle lui a donné l’appellation de « caquetoire », elle était décrite dans les inventaires du XVIe siècle comme des chaises à bras en forme de tallemouze (évoquant sa forme trapézoïdale) pour désigner ce siège.
Les deux colonnettes à fût galbé et les deux montants carrés, qui forment le piétement, sont disposées en trapèze. Dans les montants du dossier s’encastrent des accotoirs courbes et enveloppants, dont l’extrémité repose sur un support en balustre. Siège « à bois voyant », il ne comportait aucune garniture fixe de tissu. La version type donna également lieu à des variantes, notamment régionales, principalement dans le choix de l’ornement.
Le dossier, presque carré, se compose d’un cadre entourant un panneau à décor de perspective. Il est surmonté de deux volutes. La présence de cette perspective démontre l’engouement des commanditaires pour les peintures de la Première Renaissance italienne avec la redécouverte des principes mathématiques et l’architecture de l’Antiquité.
Des grelots sont estampés sur le dossier tandis que la lettre H est gravée au feu au revers.
Ce siège compte parmi les exemples les plus représentatifs d’un art où l’harmonie des proportions et le sens de la mesure sont portés à un haut degré de perfection. De plus, la qualité d’exécution et la sobriété du décor font de cette caqueteuse à décor de perspectives un beau souvenir de la Renaissance.