Description
Ce beau modèle de table en noyer blond de la seconde renaissance française possède à chacune des extrémités de son plateau un jeu de tirettes et allonges dites « à l’italienne ».
De forme rectangulaire, elle présente donc l’avantage de se déployer, doublant ainsi pratiquement sa surface. Ce système est constitué d’un plateau, mobile suivant un axe vertical, sous lequel glissent deux volets, montés chacun sur deux coulisseaux de coupe oblique. En tirant vers soi les volets, les coulisseaux soulèvent le plateau pour livrer le passage aux allonges qui se trouvent ensuite de niveau avec le plateau retombé sur place.
Le montage du plateau, à emboitures latérales est caractéristique de son époque. Quatre toupies à pendentif ornent assez traditionnellement les angles.
Le piètement de cette table est constitué de deux patins réunis par une entretoise d’où montent vers le centre du plateau trois fûts délicatement tournés, à chapiteau en toupie, réunies par des arcatures en plein cintre, évitant ainsi au plateau de se déformer.
La ceinture repose à chaque extrémité sur deux fûts au gable un peu plus important que celui des colonnes centrales ; elles sont réunies par un arc cintré également, agrémentés de décor de végétaux et d’enroulements. Les quatre écoinçons de l’entretoise sont ornés de têtes de béliers, joliment sculptées.
Cette table relève d’un modèle proche des modèles faits et publiés par Androuet du Cerceau au milieu du XVIème siècle pour architecturer le meuble. Elle appartient à ce courant stylistique qui naît alors en Ile de France et en Val de Loire, où la composition est d’inspiration « classique », toujours harmonieuse et sobre par réaction au style ultramontain qui prédomine alors, dans les autres régions.
Bibliographie :
BOCCADOR Jacqueline, Le mobilier français du Moyen-âge à la Renaissance, Ed. Monelle Ayot.
DE REUNIER Nicole, Le mobilier domestique, CNMH.