Description
Saint pestiféré et antipesteux du XIVe siècle, dont les biographies, françaises ou italiennes, de caractère légendaire, ne datent que de la fin du XVe siècle. On a pu dire qu’il “était plus connu par la dévotion du peuple que par l’histoire de sa vie”.
Dans la croyance populaire de la fin du Moyen-âge, saint Roch est un des saints intercesseurs invoqués contre les épidémies, notamment la peste, et pour cette raison souvent associé à Saint Sébastien, autre grand protecteur des malades. Son culte ne se répand guère avant le XVe siècle. Né à Montpellier au XIVe siècle, Roch est le fils d’un riche marchand de la ville. Ayant décidé de devenir ermite, il passe la plus grande partie de sa vie en pèlerinage. Il reste ainsi trois années à Rome de 1368 à 1371. C’est sur le chemin de retour qu’il est atteint de la peste, endémique en Europe après la dramatique épidémie de 1348. Afin de ne pas propager davantage le fléau le long de sa route, le saint se retire dans les bois. Miraculeusement, le chien d’un seigneur voisin lui apporte chaque jour un pain et un ange descend du ciel pour le soigner. Ainsi guéri, il retourne à Montpellier, ou bien en Lombardie pour soigner les pestiférés selon une autre légende.
Saint Roch est un des saints les plus facilement reconnaissables de l’iconographie chrétienne. Sa pèlerine appelée Sarrochino avec ses accessoires traditionnels : bourdon, gourde et panetière, pourraient le faire confondre avec saint Jacques ou saint Sébald; mais il est le seul pèlerin qui découvre sur sa cuisse un bubon pestilentiel, qui soit pansé par un ange et nourri par un chien lui apportant un pain dans sa gueule. Le bubon, l’ange et le chien nourricier, tels sont les attributs distinctifs du saint patron de Montpellier et de Venise
L’ange que Dieu aurait envoyé à saint Roch dans la forêt de Plaisance pour le soigner et le réconforter apparait pour la première fois en 1550 sur une gravure ornant le frontispice de sa biographie.
Le chien de saint Roch, aussi populaire que le cochon de saint Antoine, sous le nom de roquet, bien que ce mot n’est aucune parenté étymologique avec le nom du saint, ne devient son compagnon inséparable que dans l’imagerie et les drapelets de pèlerinage du XVIe siècle. Le plus souvent il est accroupi à ses côtés et tient dans ses crocs le pain quotidien dérobé à son maître.
Saint Roch a souvent été représenté isolément. Ici, vêtu d’une cape recouvrant sa tunique et du chapeau traditionnel de pèlerin, il est accompagné de l’ange en pied, agenouillé à ses côtés. Ce dernier lui présente une coupe.
Ce personnage aux traits juvéniles, et à la belle chevelure ondulée, dénote par la finesse de ses traits, et la qualité du grain du bois de tilleul, couleur miel.
Bibliographie
Louis Réau, Iconographie de l’Art Chrétien, III/3, PUF, Paris, 1959, pp. 1155-1161
Jacques de Voragine, La Légende dorée, Flammarion, Paris, 1967
Tardy, Dictionnaire des thèmes et décors, E. Tardy, Paris, 1957