Description
La table dite « à l’italienne » se distingue de celle reposant tout simplement sur quatre pieds. Un plateau mobile forme le dessus lorsqu’elle est fermée et deux rallonges sont placées dessous, qui fonctionnent au moyen de coulisses glissant dans les entailles pratiquées dans les petites traverses de sa ceinture. Ce système ingénieux permet non seulement de gagner de la place mais aussi de pouvoir admirer le travail de sculpture du piètement.
Si l’invention de ce modèle de table est attribué sans certitude à Jacques Androuet du Cerceau, il est certain qu’elle ne copie aucun modèle italien. La rigueur de leur composition, l’équilibre de leur masse et l’utilisation scrupuleuse de l’art antique attestent que ces tables sont une création française de la seconde moitié du XVIe siècle. On en fait d’ailleurs mention dès 1560 dans les comptes et les inventaires.
Cette table à la décoration sobre et élégante est un bon exemple de la ligne générale et des nouvelles découvertes, mises en place à la Renaissance, particulièrement en France où la décoration restera plus maîtrisée qu’en Italie. Indépendamment de son dessin, la structure et le montage de cette belle table sont caractéristiques de cette époque : de deux épais patins, réunis par une large entretoise moulurée, montent les trois balustres solidement tournés, sur lesquels repose la large ceinture moulurée qui porte le plateau à double épaisseur.
Ces deux patins sculptés à motifs de palmettes et volutes, servent de base à deux balustres plus importants que ceux de l’entretoise mais présentant le même motif tourné.
A chaque angle, une toupie aplatie agrémente harmonieusement la table.